L’évolution de la jalousie

Considérée parmi les trois raisons déclenchantes des meurtres non accidentels lorsque le mobile est connu, citée par des artistes tels que les poètes, les auteurs de chansons et les dramaturges, . Ces derniers ont utilisé une variété d’approches théoriques dans leur recherche de compréhension scientifique.

Les premiers travaux se sont concentrés sur les interprétations freudiennes, dont l’influence est encore perceptible dans la littérature psychiatrique. Cependant, les recherches récentes ont suivi une direction quelque peu différente. Depuis quelques années, un petit groupe de chercheurs tente de découvrir la nature et l’origine de cette contrepartie douloureuse et dangereuse de l’amour romantique.

La plupart des gens connaissent la jalousie par expérience et la conçoivent comme une émotion profondément négative qui survient lorsqu’une relation importante est menacée par un rival. Compte tenu de la complexité inhérente aux relations sociales, il est peu probable qu’une théorie simple puisse rendre compte de la complexité de la jalousie. C’est pourquoi la recherche s’est concentrée sur l’interaction entre les facteurs sociaux et cognitifs dans l’incidence et l’expression de cette émotion.

Certains psychologues ont étudié les différences culturelles et ont constaté que la jalousie est plus prononcée dans les cultures qui attachent une importance sociale au mariage et dans les cultures qui récompensent la propriété personnelle.

D’autres ont tenté d’expliquer pourquoi certains individus manifestent une forte jalousie à la moindre provocation, alors que d’autres semblent moins susceptibles. Les facteurs examinés dans ces études vont de la personnalité et des styles d’attachement parental à la personne qui joue le rôle dominant dans la relation.

L’une des théories évolutionnistes les plus connues est la théorie du module spécifique inné. Cette théorie se concentre sur les différences entre les sexes en matière de jalousie et suppose que les hommes sont troublés par l’infidélité sexuelle et les femmes par l’infidélité émotionnelle pour des raisons évolutives.

Des études plus récentes ne soutiennent cependant pas cette hypothèse. ,Il semble que chez les hommes, les images d’infidélité sexuelle suscitent une plus grande réactivité que les images d’infidélité émotionnelle. Mais les images sexuelles suscitent une plus grande réactivité même en l’absence d’infidélité, ce qui suggère que la réactivité différentielle n’est pas nécessairement le signe d’une plus grande jalousie. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les femmes n’ont pas réagi plus fortement à l’infidélité émotionnelle. En outre, il est important de souligner que les femmes ayant une expérience de relations sexuelles engagées ont montré des schémas de réactivité similaires à ceux des hommes.

Un autre exemple est la théorie sociocognitive de la jalousie. Les travaux des théoriciens des émotions qui adoptent une perspective sociocognitive offrent une explication aride mais simple des actions que même un simple sourire à la mauvaise personne au mauvais moment peut déclencher dans l’esprit d’un conjoint anxieux.

Les experts soulignent l’importance de l’évaluation cognitive. Ils suggèrent que la jalousie naît de la perception qu’un rival potentiel représente une menace pour ce que l’on perçoit comme précieux en soi et dans une relation importante. Dans ce contexte, on distingue les évaluations primaires et secondaires.

Lors d’une évaluation primaire, un individu évalue un événement comme ayant des conséquences positives, négatives ou nulles pour lui-même. Si l’évaluation est négative, l’individu tente de déterminer l’ampleur de la menace et s’engage dans des évaluations secondaires conçues pour répondre à la menace. Dans ce cas, la menace peut être déclenchée par une simple information telle qu’une interaction positive entre l’être aimé et un rival potentiel.direction des sentiments de jalousie.

Cette perspective sur la jalousie est cohérente avec un cadre théorique qui a été appliqué à d’autres émotions sociales et “morales”, telles que la colère. Qu’est-ce qui peut mettre quelqu’un en colère ? Aucune liste exhaustive n’est possible : la réponse dépend de ce à quoi l’individu estime avoir droit. Selon ce point de vue, les émotions ont une forme “primitive” qui est inscrite dans le système nerveux par l’évolution, mais elles ont aussi une forme “élaborée” qui reflète les normes et les significations culturelles. Il n’y a pas de conflit entre ce point de vue et l’idée que la jalousie remplit une fonction adaptative en maintenant des relations d’accouplement qui sont importantes pour les deux sexes pour de nombreuses raisons.

La réflexion sur la signification et les causes de l’infidélité d’un conjoint peut s’avérer adaptative, en aidant à identifier des stratégies comportementales qui pourraient contribuer à maintenir cette relation ou une relation future.

Les théories qui considèrent la jalousie comme un mécanisme psychologique général présentent deux avantages. D’une part, elles offrent la souplesse nécessaire pour expliquer les différences interculturelles en matière de jalousie. Deuxièmement, elles peuvent englober la jalousie en dehors du contexte de l’accouplement (par exemple, la jalousie entre frères et sœurs ou entre amis), ce qui évite d’avoir à définir séparément des émotions qui peuvent souvent être très similaires.